« La seule chose qui dure toujours, c’est l’enfance quand elle s’est mal passée »
L’auteure d’Arcadie revient sur le thème des blessures de l’enfance et l’impossibilité d’une reconstruction et d’une vie adulte au moins « vivable ».
3 enfants d’une cité de Marseille, Antonin Artaud, sont martyrisés par un père alcoolique et drogué, qui n’a de cesse de les humilier, de les frapper en particulier le dernier, Mohand handicapé et par une mère qui n’en a jamais été une.
Le narrateur, Karel, malgré l’envie de faire des études d’infirmier, et l’amour de sa copine gitane Shayenne, n’arrivera pas à surmonter tant de haine que lui inspirent son père Karl et sa mère, Loubna, aux portes de la folie. Sa soeur, Hendricka, en raison de son physique rejoindra le cinéma américain, mais l’argent et la notoriété ne la consoleront pas, et Mohand, malgré les horreurs qu’il a subies, trouvera au sein de la communauté gitane un certain apaisement jusqu’à ……
Noir, glauque, ce roman, d’une écriture fluide, se lit d’une traite. On voudrait savoir si une reconstruction est possible, si des moments de bonheur peuvent arriver, si les enfants d’Artaud comme ceux d’Arcadie ont une chance de voir un jour autre chose que drogue, hargne, misère et folie meurtrière.
A lire absolument, même si la noirceur du roman frise le plus souvent l’intolérable.